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Chute d’Innate Pharma : un cas d’école du verre moitié vide, moitié plein

Un des bras expérimentaux stoppé faute d'efficacité suggérant... une efficacité dans l'autre bras expérimental.

Bourse-palmaresInnate Pharma enregistrait jeudi la plus forte baisse de toutes les valeurs françaises admises au SRD, en chute de plus de 13 %, à l’annonce de la poursuite d’un essai de phase 2 sur lirilumab avec seulement l’un des deux bras traités, l’autre étant stoppé faute d’efficacité par rapport au troisième bras non traité (les patients ne recevant qu’un placebo).

Contrairement à ce qu’on a pu lire aujourd'hui, en aucun cas le DSMB, comité indépendant chargé de la revue des données n’a recommandé d’arrêter l’étude qui se déroule en France avec la participation des deux groupes coopératifs cliniques, l’Acute Leukemia French Association (ALFA) et le Groupe Ouest-Est des Leucémies Aiguës et Maladies du Sang (GOELAMS).

Se réunissant chaque semestre, le Data and Safety Monitoring Board a procédé à sa quatrième évaluation de l’étude EffiKIR, qui a débuté en décembre 2012 et qui vise à préciser l’efficacité de l’anticorps monoclonal lirilumab (désigné au départ sous le code IPH2102 et BMS-986015 chez le partenaire Bristol-Myers Squibb) en monothérapie en tant que traitement de maintenance chez des patients âgés atteints de leucémie aigüe myéloïde en première rémission complète.

À l’issue de cette évaluation, le Board a recommandé l’arrêt du traitement dans l’un des bras de l’essai, considérant que la dose retenue pour ce bras (l’essai étant réalisé en double aveugle, les médecins participant à l’essai ignorent laquelle) ne pouvait être supérieure au placebo. En revanche, aucun problème de tolérance n’a été relevé.

L’essai se poursuit donc avec 100 patients, les 50 personnes ayant reçu le placebo et les 50 ayant reçu l’autre dosage de lirilumab.

La vision du verre à moitié vide consiste ici à ne retenir que le fait qu'une certaine dose n'est pas efficace. Cependant, il n’est pas besoin d’une intense réflexion pour déduire que logiquement l'autre dosage doit faire preuve d'une certaine efficacité – sans quoi le DSMB aurait tout simplement stoppé l’essai. La société Gilbert Dupont estime que les précédents résultats obtenus avec lirilumab suggèrent que la décision pourrait même être lié à une efficacité plus marquée du côté du bras expérimental restant. "À ce stade, nous ne tirerons pas de conclusions hâtives", a averti l'analyste.

Néanmoins, le changement de dimension de l’étude entraînera aussi un retard de près de six mois, puisque les résultats sur le critère primaire d’efficacité, la survie sans leucémie, sont désormais prévus au deuxième trimestre 2016, et non fin 2015 comme attendu précédemment.

En plus de l’essai EffiKIR, lirilumab est également testé par Bristol-Myers Squibb en combinaison avec d’autres agents d’immuno-oncologie cette fois, dans divers types de tumeurs.

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