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Héritière des Laboratoires Lafon, CleveXel vise la Bourse

Il arrive que la vague de créations d’entreprises dans le secteur de la biotechnologie offre un prolongement inattendu à de belles aventures industrielles qu'on pensait révolues.
Alors qu'au XXe siècle, la France disposait d'’un tissu extrêmement dense de laboratoires indépendants –plusieurs centaines d’entreprises avec leurs médicaments phares– la concentration du secteur pharmaceutique dans les années 1990 a entraîné la disparition de la plupart de ces sociétés familiales, rachetées les unes après les autres par des labos étrangers ou absorbées par les entités devenues Sanofi. Mais une culture propre a souvent subsisté au sein des équipes ainsi intégrées à de grands groupes, ce qui a favorisé l’éclosion de nouvelles entreprises.

Parmi celles-ci, certaines sont aujourd’hui cotées à l’image de Poxel : descendante de la société « Lyonnaise industrielle pharmaceutique » (la LIPHA, à l’origine du Glucophage ou metformine, molécule fondatrice pour le traitement du diabète) que Merck Serono avait repris en 1994, ainsi que Crossject, dont le projet est né au sein des laboratoires Fournier, rachetés par Solvay puis Abbott.

L’histoire de CleveXel répond au même schéma. La société est l’héritière des Laboratoires Lafon, entreprise de Maisons-Alfort à l’origine de médicaments répandus (tel l’antispasmodique Spasfon) et de spécialités dédiées au système nerveux central comme le modafinil. En 1993 Cephalon avait d’abord acquis la licence de cet anti-narcoleptique, devenu sous la marque Provigil un des piliers des revenus du groupe américain, avant purement et simplement de racheter Lafon en 2001 pour 500 millions d’euros. Dix ans après, en 2011, Cephalon lui-même a fait l’objet d’une OPA de Teva, sur la base d’une une valeur d’entreprise de 6,8 milliards de dollars. (Pour davantage d’historique sur les laboratoires Lafon, voir le site de la Société d’Histoire de la Pharmacie)

À noter qu'entre 2006 et 2015, le modafinil a rapporté 6 milliards de dollars de recettes et son successeur l’armodafinil (marque Nuvigil) également mis au point au centre de recherche de Maisons-Alfort a déjà réalisé 1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires.

Les co-fondateurs de CleveXel sont tous trois issus de Cephalon. Le DG Christian Bloy a été directeur du développement de Cephalon pour l’Europe, avant de passer chez Genzyme en tant que patron de la R&D des maladies d’origine immunitaire. La directrice du développement pharmaceutique, Xiuping Wang-Zhang (diplômée à la fois de la célèbre Fudan University/Shanghai Medical College et de l’Université Paris V Descartes), a été responsable du développement analytique au Cephalon Development Centre. Enfin le directeur scientifique Laurent Benel a travaillé 18 ans au sein des Laboratoires Lafon, notamment sur le développement du modafinil, et également conduit des programmes de recherche dans le domaine des maladies inflammatoires et de l’oncologie chez Cephalon. En 2013, Teva leur a cédé pour un euro symbolique l’ensemble des équipements du site de Maisons-Alfort et a continué à soutenir l’entreprise sous forme de subventions d’exploitation d’un montant total de près de 27 millions d’euros ces trois dernières années. Grâce à ce soutien, l’équipe dirigeante n’a pas eu à faire appel à d’autres financements et détient encore 95% du capital.

CleveXel développe de nouveaux traitements de la maladie de Parkinson

Forte de cette expertise dans la neuro-psycho-pharmacologie, renforcée par un partenariat avec l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (CHU Pitié-Salpêtrière et Université Pierre et Marie Curie), CleveXel s'adresse aujourd'hui à la maladie de Parkinson, un marché majeur du SNC avec au moins 9 million de patients. Aujourd’hui, les principaux acteurs mondiaux sont à la recherche de nouvelles voies thérapeutiques pour le traitement de cette pathologie, en particulier pour contrer le phénomène d’échappement au traitement de référence, la L-Dopa (aussi appelée levodopa) qui vise à compenser le déficit de dopamine au niveau du noyau des neurones des patients caractéristique de la maladie de Parkinson.

Pour ce faire, CleveXel Pharma développe une solution thérapeutique globale non dopaminergique, avec deux composés : CVXL-0107, qui a démontré en phase 2a son potentiel pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, en réduisant les perturbations posturales ainsi que les dyskinésies, et CVXL-0069. En stade encore préclinique, ce candidat présente un double mécanisme d’action sur les symptômes précoces, aussi bien moteurs (rigidité) que non-moteurs (fonctions cognitives) de la maladie, ce qui lui procurerait un positionnement unique sur le marché des traitements de la maladie de Parkinson.

La société a pour objectif de développer le CVXL-0107 et le CVXL-0069 jusqu’à un stade clinique avancé, pour nouer des partenariats avec des sociétés pharmaceutiques en maximisant la création de valeur. C’est pour accélérer ces projets que CleveXel Pharma envisage une prochaine introduction sur Alternext.

  • Voir aussi : présentation de CleveXel Pharma par Christian Bloy à l'occasion du "Grand Evénement 2014" organisé par l'Agence de développement du Val-de-Marne

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