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Genfit dévoile les premiers résultats de l’étude GOLDEN-505

Le principal critère n’a pas été atteint en raison d'un taux de réponse inattendu pour le placebo et d'une hétérogénéité statistique.

Seringues dollarsLa société biopharmaceutique lilloise Genfit a fait état jeudi soir des résultats initiaux de l’essai GOLDEN-505 évaluant l’efficacité du GFT-505 dans la stéatose hépatique non alcoolique (NASH), lequel n’a pas atteint son principal critère. L’annonce entraînait une forte baisse du titre (plus de 20 %) dans les transactions sur le marché OTC américain. Toutefois, l'entreprise compte poursuivre le développement de la molécule au vu de ses effets positifs, en particulier chez les patients les plus atteints. Chez les patients présentant un score NAS d'au moins 4, soit 202 patients, 22,4 % des personnes traitées à une dose quotidienne de 120 mg ont enregistré une réversion de la maladie contre 12,7% des personnes traitées avec le placebo.

L’essai de phase 2 a inclus au départ 274 patients présentant une NASH (déterminé par biopsie hépatique) et répartis en trois cohortes : placebo, traitement à 80 mg et traitement à 120 mg. L’étude durait 52 semaines pour chaque patient, avec administration quotidienne. Le premier patient a été enrôlé en septembre 2012 et la biopsie de contrôle du dernier patient a eu lieu début mars 2015. 237 patients ont suivi l’étude jusqu'au bout, soit un taux d’abandon de 12 %, deux fois moindre qu’attendu.

Le critère principal était le pourcentage de patients répondant au traitement, c’est-à-dire revenant à un score de 0 sur au moins une des trois composantes histologiques de la NASH (stéatose, ballonisation et inflammation) et ce sans connaître parallèlement d’aggravation de la fibrose. Treize critères secondaires ont par ailleurs été mesurés, dont le profil de risque cardiovasculaire, le poids, et divers marqueurs biologiques.

Telle que conçue au départ, l’étude GOLDEN-505 n’a pu démontrer l'atteinte de ce critère, explique Genfit, en raison du taux inattendu de résolution de la NASH chez les patients du groupe placebo qui présentaient la maladie à un stade précoce –plus de 57 % des patients sous placebo qui présentaient un score d’activité de 3 au départ sont revenus à zéro à la fin– et du nombre élevé de sites avec un faible effectif (les patients venaient de 56 sites différents).

Genfit rapporte cependant un effet bénéfique significatif après correction d’une part de la sévérité initiale (en partant d’un score NAS d’au moins 4, soit 202 patients) et d’autre part de l’hétérogénéité des sites par une méthode statistique standardisée , le GFT505 à la dose de 120 mg permet alors un réversion de la NASH sans aggravation de la fibrose.

Pour ce qui est de la sécurité d’emploi après un an de traitement, aucun événement cardiaque, aucun signe de cancer et aucun décès n’est constaté dans les groupes traités avec le GFT505. Le poids reste stable et aucun signe d’œdème n’est relevé. Une augmentation dose-dépendante de la créatinine est constatée (inférieure à 5 %), un effet réversible et connu de la molécule.

Le groupe Genfit se dit « pleinement satisfait de voir cet essai de phase 2 apporter toutes les informations requises pour avancer et designer les études de phase 3 à venir ». Les résultats seront présentés dans les prochaines semaines aux agences réglementaires (FDA, EMA) comme base au lancement de cette phase 3. Un manuscrit est en préparation pour publication dans un journal scientifique de renom.

Le Professeur Vlad Ratziu, de l'Hôpital Pitié-Salpêtrière et de l'Université Pierre et Marie Curie, considère que ces données doivent encourager à la poursuite du développement de GFT505 pour le traitement de la NAS. « Cet important essai clinique démontre que le GFT505 est sûr et produit une amélioration dose-dépendante de l’état histologique du foie de patients souffrant de NASH. Au-delà de sa très bonne tolérance, GFT505 améliore les facteurs de risques cardiovasculaires que l’on retrouve très fréquemment chez ces patients. Cette étude valide donc la modulation des PPARa et PPARd en tant que cibles pharmacologiques pour le traitement de la NASH », a expliqué le Prof. Ratziu, investigateur principal et coordinateur de GOLDEN-505.

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