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Avec de nouveaux accords de licence, Innate Pharma prépare son avenir

Des avancées à tous les étages chez Innate Pharma !

Décidément, la période actuelle est pour Innate Pharma une phase structurante de développement, avec une dizaine d'études en cours sur ses composés les plus avancés, mais aussi de construction de l'avenir de la société via l'élargissement de son portefeuille propriétaire et la conclusion d'une nouvelle collaboration industrielle. La société fondée par Hervé Brailly vient en effet d'acheter un nouveau programme d'anticorps et de signer avec Sanofi pour mettre au point de nouveaux formats d’anticorps dits bispécifiques engageant les cellules NK.

Un licensing-in et un licencing-out simultanés. Innate Pharma annonce l'acquisition de l’intégralité des droits du programme d’anticorps anti-CD39 de la firme lyonnaise OREGA Biotech, et la signature d'un accord de collaboration pour générer jusqu'à deux anticorps bispécifiques susceptibles de venir étoffer le portefeuille anti-tumoral de Sanofi. Hormis le montant potentiel des milestones que le géant tricolore pourrait verser à Innate ,jusqu'à 400 millions d'euros, aucun autre élément financier n'a été divulgué (ce qui suggère que dans l'immédiat ces accords ne représentent pas de sommes importantes à l'échelle de la société).

Actuellement en phase préclinique, le programme d'anticorps inhibiteurs de checkpoint "first-in-class" CD39 d'OREGA découler d'une collaboration entre les deux entreprises entamée en 2014. Découvert par le Dr Armand Bensussan, Directeur de Recherche à l’INSERM et co-fondateur d’OREGA Biotech, le récepteur CD39 est exprimé à la fois sur les lymphocytes T régulateurs et sur les cellules tumorales. Il joue un rôle majeur dans la voie de dégradation de l’adénosine triphosphate (ATP) en adénosine, favorisant un microenvironnement tumoral immunosuppresseur. Ce récepteur pourrait promouvoir une réponse immunitaire anti-tumorale dans un grand nombre de tumeurs humaines. « CD39 est une cible très intéressante pour contrebalancer l’immunosuppression du microenvironnement tumoral et pourrait s’associer à d’autres thérapies qui renforcent l’activité anti-tumorale des lymphocytes T et NK », a précisé Yannis Morel, Chief Business Officer d’Innate Pharma. Davantage de données sur ce programme seront présentées lors d'un prochain congrès scientifique, signe d'un avancement certain.

Si les montants sont donc pour le moment inconnus, la structure du deal est archi-classique (OREGA Biotech recevra un versement initial, des paiements d’étape et d'éventuelles royalties).

Dans l'accord avec Sanofi, c'est évidemment Innate Pharma qui pourrait recevoir des paiements d’étape, jusqu'à 400 millions d’euros, ainsi qu’à des redevances sur les ventes des produits que Sanofi viendrait à commercialiser. L'objectif est de développer jusqu'à deux candidats à partir de la technologie d'Innate et des formats d’anticorps "bispécifiques" propriétaires de Sanofi. Les formats d’anticorps bispécifiques se lient d’une part à un antigène à la surface des cellules tumorales, et d’autre part au récepteur activateur NKp46 (le marqueur le plus spécifique sur les cellules NK humaines). Cette liaison déclenche l’activation et la destruction des cellules tumorales par les lymphocytes naturellement cytotoxiques NK.

« Les anticorps bispécifiques constituent une nouvelle approche d’immuno-oncologie qui suscite beaucoup d’enthousiasme. En se fondant sur nos connaissances du récepteur activateur NKp46, nous avons généré une technologie pour induire la destruction des cellules tumorales par les cellules NK. Cette nouvelle plateforme est complémentaire de notre portefeuille innovant d’anticorps « first-in-class ». Nous prévoyons de l’exploiter en interne pour étendre notre portefeuille, aussi bien qu’au travers d’accords non exclusifs avec d’autres sociétés, comme en témoigne le présent accord avec Sanofi », a déclaré Nicolai Wagtmann, le directeur scientifique d’Innate Pharma.

Graphique sur 1 an - Source : Yahoo Finance

Ce lundi, l'annonce de ces nouveaux accords permettaient à l'action IPH de reprendre plus de 10 %. Le titre s'inscrit depuis mai 2015 dans une vaste phase de consolidation (soit un recul de -22 % en huit mois) au sein de laquelle il a plusieurs fois rebondi sur la zone de 12,50 / 13 euros (en octobre et décembre 2015 et en ce début janvier).

 

 

 

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