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« Beaucoup des sociétés sélectionnées à l’Investor Conference sont soutenues par Bpifrance »

Entretien avec Olivier Martinez, directeur d'investissements sciences de la vie chez Bpifrance

BiotechBourse s'est entretenu avec Olivier Martinez, directeur d'investissements au sein de la Direction de l’investissement en Sciences de la vie de Bpifrance et membre du jury de l'Investor Conference organisée dans le cadre de BIOVISION 2015.


Olivier Martinez - Bpifrance

 

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, docteur en biologie cellulaire et titulaire d'un MBA du Collège des Ingénieurs, Olivier Martinez a été Partner chez Bioam Gestion puis directeur d’investissements chez CDC Entreprises, avant de rejoindre Bpifrance.

 

BiotechBourse :  Quel regard portez-vous sur la sélection des entreprises de l'Investor Conference ?
Olivier Martinez - Une nouvelle fois, Biovision nous a offert un mélange judicieux entre entreprises du médicament et medtechs, avec beaucoup de dossiers d’une qualité remarquable. Une bonne partie des sociétés sélectionnées figurent par ailleurs dans le portefeuille de Bpifrance – reconnaissance du fait que nous sommes très présent sur le marché de l’investissement.

Comment se sont développés vos investissements récents ?
Le fonds Innobio a investi dans seize sociétés depuis 2009. Phénomène très récent mais capital ; la Bourse permet désormais de prendre le relais. En effet sept de ces sociétés se sont cotées sur Euronext depuis et une est parvenue avec succès à s’introduire au Nasdaq (il s’agit de DBV). La cotation donne un coup de boost aux sociétés, en termes de moyens et de visibilité, leur permet d’effectuer des levées secondaires comme certaines l’ont déjà fait. Et ce qui est encore plus nouveau, c’est que le marché américain s’ouvre aux start-up européennes. Bien sûr il ne suffit pas d’un coup de baguette magique. Les sociétés qui se sont introduites au Nasdaq ont toutes mené des roadshows réguliers outre-Atlantique pendant au moins 12 à 18 mois pour assurer la réussite d’une telle opération.

Est-ce qu'Innobio se distingue d'un fonds privé ?
À la création du fonds, il manquait en France d’acteurs capables de mettre de gros tickets dans sociétés déjà un peu matures. Dans ce contexte il s’agissait de se positionner en 2e ou 3e tour de financement. L’objectif structurel est évident : faire émerger les acteurs français de la biotechnologie, augmenter leur nombre et leur donner les moyens de grandir. Cela n’empêche pas de poursuivre un objectif de rentabilité car pour que cela fonctionne sur le long terme, qu’on puisse susciter des successeurs à l’initiative publique, il faut aussi que les acteurs ne perdent pas d’argent, et encore mieux qu’ils en gagnent. Donc Bpifrance ne se différencie pas d’un acteur tout à fait classique gérant des capitaux à risque engagés à long terme, dans l’optique de pouvoir rendre les investissements liquides au bout de dix ans. On essaie de panacher les maturités pour permettre aussi des sorties précoces. Les équipes dédiées aux sciences de la vie sont d’ailleurs les seules au sein de Bpifrance à gérer des fonds venant de partenaires privés. Cela favorise un comportement de société de gestion qui rend des comptes à des tiers puisqu'au capital d’Innobio figurent non seulement la BPI mais également les partenaires pharmaceutiques (neuf firmes au total). Notre structuration avec un fonds de capital risque tel qu'Innobio (173 millions d’euros), le fonds large ventures (plus de 600 millions) ou encore le fonds dédié aux maladies rares où nous appuyons l’AFM-Téléthon (50 millions au total) est également bénéfique, cela scelle le côté incontournable de Bpifrance.

Quel est le niveau de retour sur investissement ?
Aujourd'hui, le ROI est largement positif. Il y a déjà eu une sortie avec le rachat d’Arterial Remodeling Technologies, spécialiste des stents bio-résorbables issu de l’Hôpital Georges-Pompidou (Antoine Lafont) dans lequel nous avions investi en 2010 et qui a été racheté par le japonais Terumo. Nous avons aussi encaissé des plus-values sur DBV Technologies et nous disposons actuellement d’un stock important de plus-values latentes sur Adocia, le solde de DBV, Genticel, Poxel…

Compte tenu des conditions de financement actuelles, va-t-on assister à une concurrence accrue entre investisseurs ?
Nous ne sommes de toute façon pas en compétition sur les deals européens les plus recherchés puisque seules les sociétés françaises sont dans notre focus. Nous ne constatons pas à ce stade d’énorme concurrence sur les deals. Le marché est assez cohérent. Du fait notamment du retrait des sociétés issues de la banque et de l’assurance en raison de contraintes prudentielles nous sommes seulement quelques acteurs importants, qui travaillent plus en synergie qu’en concurrence, et toujours un certain nombre de beaux dossiers issus de la recherche française. Les valorisations au stade où nous intervenons, qui vont jusqu'à l'IPO mais pas au secondaire, n’augmentent pas de façon notable.

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