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OSE Immunotherapeutics empoche un accord à plus de 150 millions d’euros avec l’américain Janssen

Après une série de déceptions au sein de l’univers biotech tricolore ces dernières semaines, c’est une formidable étape que vient d’atteindre OSE Immunotherapeutics, spécialiste français de l’immunothérapie né du récent rapprochement entre les sociétés OSE Pharma (introduite en mars 2015) et Effimune (non cotée jusque-là). L’américain Janssen Biotech, filiale du géant Johnson & Johnson, a exercé son option de licence pour les droits mondiaux de la molécule FR104 moyennant un premier versement de 11 millions de dollars en faveur d’OSE Immuno et des milestones pouvant aller jusqu’à 172 millions de dollars (environ 155 millions d’euros), plus des redevances sur les ventes éventuelles. Dans l’immédiat, l’entreprise gagne une année supplémentaire d’autonomie financière. L'action saluait l'annonce par un bond de 15% en séance.

Développé par Effimune à l’origine, FR104 est un fragment monovalent optimisé d’anticorps monoclonal antagoniste du CD28, un récepteur clé des lymphocytes T effecteurs. D’après les tests sur des modèles précliniques, FR104 pourrait se montrer efficace dans les pathologies auto-immunes et les transplantations. Janssen Biotech avait acquis une option de licence sur ce composé dès 2013 sur la seule base de résultats précliniques présentés à l’époque, notamment à l’American Transplant Congress, à la réunion IMID (atelier européen sur les maladies inflammatoires d’origine immunitaire) et au Congrès Mondial de l’Inflammation. Cette collaboration initiale, menée avec les équipes américaines et britanniques de Janssen, a permis de mener le premier essai chez des volontaires sains. Récemment terminée, cette phase 1 (répertoriée NCT02800811) a permis de démontrer un profil de tolérance satisfaisant, d’établir le profil pharmacologique du FR104 et de mettre en évidence une relation effet/dose. L’activité purement antagoniste du composé a été confirmée.

Les indications visées sont les maladies auto-immunes, les transplantations d’organes et la maladie du greffon contre l’hôte survenant après une greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Interrogée par BiotechBourse, Dominique Costantini, Directrice Générale d’OSE, a salué cet accord traduisant le résultat des efforts des équipes de R&D implantées à Nantes, ville où l’entreprise a désormais son siège.

« Le premier essai clinique, portant sur plus de 70 personnes, a mis en évidence la bonne tolérance de FR104. Compte tenu de son effet antagoniste sur le récepteur CD28, il fallait mesurer attentivement son effet de frein sur le système immunitaire – destiné à empêcher les effets délétères d’un emballement des lymphocytes T dans le cas des maladies auto-immunes » a expliqué la dirigeante. Cette capacité à bloquer les lymphocytes T a été déterminante dans le choix de Janssen, qui décidera maintenant de la suite du développement.

Madame Costantini a souligné les possibilités qu’ouvraient cet accord pour le composé, Janssen disposant en effet de ressources permettant d’envisager des développements dans des indications coûteuses telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le psoriasis par exemple.

En termes financiers, le paiement initial versé par Janssen Biotech apporte à OSE 12 mois de visibilité supplémentaire, par rapport aux 18 mois indiqué peu après la fusion (à portefeuille constant).
Parallèlement, l’entreprise continue à avancer sur le programme de phase 3 de son composé Tedopi. OSE Immunotherapeutics anticipe également dans les mois à venir de nouveaux points d’étape pour le reste du portefeuille, à la fois en immuno-oncologie avec notamment Effi-DEM, un inhibiteur de checkpoint immunitaire de nouvelle génération, et dans les maladies auto-immmunes autour d’Effi-7.

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