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AbbVie tourne le dos à Galapagos

Très vive déception pour le groupe malinois Galapagos, dont l’action a abandonné 18,74 % vendredi à 44,75 euros, un plus bas niveau depuis mai dernier. Encore le titre est-il parvenu à limiter les dégâts en clôture, puisqu’en séance le cours est descendu jusqu’à 33,42 euros (près de 40 % de pertes !).

La société, introduite sur Euronext en 2005 et qui avait réalisé en mai dernier la plus importante introduction d’une société de biotechnologie européenne au Nasdaq en levant 275 millions de dollars (chiffre toutefois dépassé, en secondaire, par DBV Technologies), a été victime de l’abandon par AbbVie d’un projet de partenariat qui aurait pu rapporter jusqu’à 1,35 milliard de dollars à Galapagos, royalties à deux chiffres non comprises.

Dans un communiqué, l’américain a annoncé qu’il lancerait d’ici la fin de l’année un essai de phase 3 dans la polyarthrite rhumatoïde avec son propre composé ABT-494… et qu’il se retirait de la collaboration avec Galapagos autour du filgotinib (GLPG0634). Après revue approfondie des données disponibles, AbbVie a choisi de ne pas exercer son option sur les droits de la molécule (inhibiteur de Janus kinase).

« Nous croyons qu’ABT-494 a le potentiel pour devenir un traitement best-in-class, a argumenté Michael Severino, le patron de la R&D et chief scientific officer du groupe de Chicago. À nos yeux, ABT-494 offre en outre une piste de développement plus rapide vers la phase 3 avec moins d’incertitude ».

L’accord entre Abbott (groupe qui a donné naissance à AbbVie) remonte à février 2012. Moyennant un confortable paiement initial de 150 millions de dollars, le groupe américain avait acquis une option pour les droits de ce traitement dans la polyarthrite rhumatoïde et d’autres indications auto-immunes. En fonction des résultats de phase 2, il aurait versé 200 millions supplémentaires pour pousser le produit en phase 3.

Les données publiées en avril dernier avaient montré que la molécule a permis d’améliorer les symptômes de la maladie (score ACR20) chez des patients pour qui le méthotrexate ne donnait plus de résultats satisfaisants. Jusqu’à 80 % de ces patients ont bénéficié d’améliorations de 20 % en moyenne sur ces critères, de façon statistiquement significative.

Que reste-t-il à Galapagos ?

Heureusement pour l’entreprise, tout son avenir n’était pas suspendu à l’exercice par AbbVie de son option sur le filgotinib. Tout d’abord, si leur collaboration autour de ce composé est abandonnée, l’américain et le belge sont en principe toujours associés pour développer un traitement contre la mucoviscidose, le GLPG1837, dont les résultats de phase 1 sont attendus dans le courant du troisième trimestre.

Outre cette alliance, Galapagos NV est également associé à GSK, Morphosys et Servier dans différents domaines. GSK a d’ores et déjà acquis les droits du GSK2586184 dans la maladie de Crohn, les autres partenariats dépendront des résultats à venir.

Depuis 2006, Galapagos a conclu près d’une douzaine d’accords différents. Plusieurs d’entre eux ont ensuite pris fin (notamment avec Lily, Roche, Janssen ou Merck), mais au total ces collaborations ont amené 465 millions d’euros de paiements à la société. À ce jour, les caisses de l'entreprise sont encore bien remplies avec près de 400 millions.

Finalement, le groupe dirigé par Onno van de Stolpe a de nouveau pleine et entière propriété sur son filgotinib. Le fondateur et CEO de Galapagos a affirmé sa confiance dans les perspectives du produit et annoncé le lancement d’une phase 3 pour le début de l’année 2016. En outre, il a déclaré être d’ores et déjà en discussions avancées avec « un nombre significatif » de grands laboratoires.

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