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EDITO Sacha Pouget : Mon étude sur les volumes des Biotechs en Europe et aux US

Les volumes sur les Biotechs aux US et sur les Biotechs en Europe sont difficilement comparables. Notre étude des volumes sur les petites et moyennes biotechs sont le double aux US par rapport à l'Europe. Plusieurs raisons expliquent cela.

Le manque de liquidité des biotechs européennes est bien souvent montré du doigt. Trouver des volumes sur la plupart des 45 biotechs spécialisées dans le Thérapeutique et le diagnostic qui sont cotées à Paris, Bruxelles et Amsterdam est effectivement très compliqué.

1- Des volumes très concentrés en Europe

Tout d'abord, les volumes sont très concentrés. Si on reprend les volumes d'échanges moyens sur 1 mois (voir graphique cidessous), on se rend compte que les 10 titres biotechs les plus échangés sur Euronext comptent pour 80% du total des volumes négociés par séance.

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Ces 10 titres les plus liquides sont Galapagaos, Ablynx, innate, DBV, Genfit, Nicox, Adocia, AB Science, Cellectis et Poxel. Il est à noter que seuls 7 titres dépassent le Million EUR échangé par séance. Surtout, 17 sociétés (soit plus du 1/3 des sociétés Biotechs cotées sur Euronext) ont un volume inférieur à 0,1 Million EUR.

2- Comparaison entre les volumes négociés sur les Small & Mid caps biotech européennes, et les Small & Mid caps biotech US

J'ai donc procédé à une comparaison entre les volumes négociés sur les petites et moyennes Biotechs US et européennes. J'ai donc cherché à exclure les sociétés US biotechs qui avaient une valorisation supérieure à 1 Milliard $.

Tout d'abord, il faut savoir que parmi les 358 Biotechs US, il y a 174 biotechs qui ont des volumes moyens supérieurs à 1 M $. En Europe, sur les 45 valeurs Euronext, il n'y a que 10 biotechs qui ont des volumes moyens supérieurs à 0,8 M €. 

Cela revient à dire que:

-aux US, la moitié des titres biotechs ont une liquidité supérieure à 1 Million $.

-en Europe, seulement un quart des titres cotés ont une liquidité supérieure à 1 Million $.

Voici les résultats de mon étude, en fonction d'une classification établie à partir de la valorisation et des volumes moyens (calculés sur 1 mois) corrspondant .

 

Volumes négociés sur les sociétés biotechs US, en excluant les valorisations supérieures à 1 Milliard $ :

Taille  Valorisation boursière (en Mlns) Valo. moyenne (en Mlns $) Nbre de sociétés Volumes moyens (en Mlns)
Nano caps < 100  46 121 0,639
Micro caps 100 à 250 166 81 0,878
Small caps 250 à 500 374 55 4,22
Mid caps 500 à 1000 700 38 7,6

 

Parmi les 358 sociétés biotechs US, 295 sont des Small et Mid caps (leur valorisation est inférieure à 1 Milliard $). Comme on peut le voir, on trouve de la liquidité (je pars du principe qu'un titre est liquide dès lors que les volumes moyens sont d'au moins environ 1 Millions $ minimum par séance) sur les titres Micro Caps US (valorisation comprise entre 100 et 250 Millions $). Ce critère est donc rempli par 174 biotechs (Micro caps, Small caps et Mid caps).

 

Volumes sur les 45 sociétés biotechs Euronext (*), en excluant les valo. supérieures 2 Milliards € :

Taille  Valo. en M € Valo. moyenne (en Mlns €) Nbre de sociétés Volumes moyens (en Mlns €)
Nano caps < 100  39 16 0,106
Micro caps 100 à 250  148 17 0,192
Small caps 250 à 500 322 6 0,955
Mid caps 500 à 2000 1093 6 2,945

(*) cotées à Paris, Bruxelles et Amsterdam

En Europe, seules 12 sociétés répondent au critère de "titre liquide" (d'environ l'équivalent de 1 Millions $ échangés au minimum par séance). A l'heure actuelle, on peut investir avec de la liquidité uniquement à partir de titres Small cap et Mid caps sur les biotechs Euronext, donc des titres valorisés au minimum 250 Millions EUR. La moyenne est même située à 320 Millions EUR, soit le double des 166 Millions $ observés aux US.

3- Les raisons de cette différence

Plusieurs explications peuvent être avancées (les mêmes qui expliquent les écarts entre les valorisations européennes et les valorisations US).

-Manque d'éducation des investisseurs et de culture du risque

Les investisseurs européens manquent bien souvent de culture du risque. Aux Etats-Unis, cela fait parti de leur manière d'agir tous les jours. Nous n'avons pas du tout les mêmes référentiels d'un point de vue culturel. Or, il s'avère que les biotechs sont très risquées en bourse. Cette aversion au risque chez la plupart des investisseurs explique qu'ils se désintéressent du secteur.

-Un éco-système mature aux US

Les premières biotechs US datent des années 70. Elles ont été introduites en bourse dès les années 80 avec des produits mis sur le marché peu après. Elles sont aujourd'hui les Leaders mondiales incontestées. En Europe, seules très peu de biotechs ont survécu (faillites ou rachats) et aucun n'a pu rivaliser avec les américains. Il y a donc un retard économique qui peine à être rattrapé. Ce qui ne veut pas dire que la qualité de R&D est moins bonne en Europe - bien au contraire. Aujourd'hui, on compte 3 fois plus de biotechs cotées en bourse aux US qu'en Europe.

-Manque de fonds d'investissement spécialisés

Les succès amenant les succès, de nombreux investisseurs américains sont spécialisés dans le domaine des biotechnologies. On en compte très peu en Europe et en France.

Les fonds spécialisés ont toujours représenté un soutien nécessaire au secteur. Les capital risqueurs (pour l'amorçage), mais aussi les fonds qui investissent dans les sociétés cotées pour leur permettre de se financer. L'épargne US étant la plus importante au monde, les institutions financières (hedge funds et fonds de pension en tête) représentent une énorme puissance de frappe et un relais pour la bourse. Ils déversent ainsi des montants astronomiques à la recherche de hauts rendements (avec une prise de risque importante).

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