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Honni de tout le secteur biotechnologique, Martin Shkreli a été arrêté par le FBI

Provocateur jusqu’à en devenir ridicule –même Donald Trump l’avait qualifié de « sale gosse », c’est dire– le financier de 32 ans avait réussi par ses manœuvres outrancières à focaliser le collimateur des politiques américains sur les producteurs de médicaments innovants, amenant notamment la candidate à la primaire Démocrate Hillary Clinton à annoncer un plan destiné à limiter les tarifs. L’arrestation de Martin Shkreli marque sans doute le terminus de ses tentatives, aussi maladroites que malhonnêtes, pour faire fortune, et le retrait public du personnage, mais l’épisode du Shkreligate laisse une trace dont le secteur se serait bien passé.

Ce n’est cependant pas pour ses exploits à la tête de Turing Pharmaceuticals que Martin Shkreli, fils d’immigrants albanais et croate, est désormais face à un procureur fédéral. Il avait alors racheté un médicament mis au point il y a des décennies, le Daraprim, rappelé les stocks, et appliqué du jour au lendemain une augmentation de 13,50 dollars à 750 dollars par comprimé, privant de facto de traitement un certain nombre de patients vulnérables notamment immuno-déficients. Une cupidité à très courte vue, puisque bien évidemment une alternative générique a été mise sur le marché quelques semaines après – à 99 dollars la boîte de 100 gélules. Entre temps, c’est un fameux tollé qui avait secoué l’ensemble du secteur pharmaceutique, les investisseurs redoutant que les réactions politiques ne viennent à plus ou moins long terme affecter la capacité des sociétés proposant des traitements réellement innovants à défendre leurs tarifs.

L’importun Shkreli est plus sérieusement mis en cause aujourd’hui dans une affaire de fraude aux valeurs mobilières, révèle Bloomberg : il aurait siphonné les fonds de Retrophin, une société qu’il avait créé en 2011, pour payer ses dettes personnelles (accumulées depuis la faillite de son fonds MSMB Capital Management) avec des missions fictives et d’autres détournements. Les administrateurs de Retrophin lui réclament 65 millions de dollars aujourd’hui.

Cliquez ici pour lire l'enquête très complète de Christie Smythe et Keri Geiger de Bloomberg, en anglais.

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