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Contrat rempli pour Néovacs avec un premier accord de licence pour l’IFNα-Kinoïde

Un deal venu d'Asie. Néovacs a annoncé mardi la signature d’un premier contrat de licence sur son traitement contre le lupus, l’IFNα-Kinoïde, concrétisant ainsi les discussions engagées par la société ces derniers mois et vraisemblablement facilitées par le feu vert des autorités au lancement d'une phase 2b internationale. Néovacs accorde ainsi au groupe Chong Kun Dang Pharmaceutical Corp. (CKD Pharm) la licence exclusive du vaccin IFNα-Kinoïde dans les indications lupus et dermatomyosite en Corée du Sud, moyennant 5 millions d'euros de milestones (1 million à la signature), plus des redevances sur le chiffre d'affaires et une marge sur la fourniture des lots commerciaux puisque Néovacs ne concède pas la production du vaccin à CKD.

Cet accord constitue un premier succès significatif pour la nouvelle équipe de direction de l'entreprise, créée en 1993 et dirigée depuis deux ans par Miguel Sieler (ancien président du groupe Bayer en France). Dans une interview réalisée par BiotechBourse lors du salon Actionaria en novembre, le dirigeant avait souligné être en discussions avancées pour conclure prochainement des partenariats en Asie ainsi qu'en Europe, précisant que les contacts aux Etats-Unis étaient encore à un stade exploratoire.

Affectant moins de 20.000 personnes en Corée du Sud, le lupus y est considéré comme une maladie orpheline : de ce fait les seuls résultats de la phase 2b lancée en septembre (qui inclut cinq centres d'investigation coréens) devraient suffire à CKD pour demander aux autorités de santé locales l'homologation du produit, dès la fin 2017. Quant à la dermatomyosite il s'agit d'un type de myopathie inflammatoire sans cause bien identifiée, provoquant des lésions de la peau.

« Ce premier partenariat est une priorité majeure pour Néovacs, car il devrait permettre la mise sur le marché de l’IFNα-Kinoïde dès le début 2018. Nous sommes convaincus d’avoir trouvé avec CKD le bon partenaire pour la Corée du Sud, où plus de mille patients coréens devraient être traités et suivis entre 2018 et 2020, parallèlement aux études de Phase III – en Europe et aux Amériques – qui devraient également inclure environ mille patients. Lors de la demande d’enregistrement en Europe, aux États-Unis et en Asie, Néovacs disposera ainsi de données relatives à la sécurité, à la tolérance et à l’efficacité du produit sur plus de deux mille patients », a souligné Miguel Sieler, ajoutant « qu’au regard de la taille du marché coréen, le potentiel de valorisation du produit convenu avec CKD est très prometteur ».

CKD n'a rien d'une coquille vide montée par un businessman quelconque ou d'une société lancée à la va-vite, puisqu'il s'agit d'un des principaux groupes pharmaceutiques de Corée, fondé dans les années 1940 et réalisant un chiffre d'affaires de 544 milliards de wons, environ 420 millions d’euros,  avec plus de 1900 employés.

« CKD est une des plus grandes entreprises pharmaceutiques de Corée du Sud, bénéficiant d’une position de leader sur le segment des traitements immunosuppresseurs, qui lui assure dès lors une relation étroite avec tous les médecins traitant les patients atteints du lupus. Nous avons l’ambition d’une pénétration rapide du marché grâce à ce traitement innovant, et sommes fiers de fortifier notre compétence dans le domaine de l’immunothérapie, avec cette technologie française de rupture », a déclaré Youg Yoo Kim, Président de CKD.

De plus, les deux entreprises envisagent "sans délai, une prochaine collaboration préclinique et clinique dans d’autres domaines thérapeutiques, notamment dans l’immunothérapie du cancer et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)", selon le communiqué publié mardi.

Pourquoi ce contrat change la donne pour Néovacs

L'annonce n'est pas totalement une surprise dans la mesure où la direction avait clairement balisé la voie ces derniers mois, toutefois il est toujours agréable de constater qu'une biotech remplit ses objectifs (tandis que la fin d'année se rapproche à grand pas, force est de constater que certains pairs de Néovacs auront du mal à tenir le programme 2015 vanté aux investisseurs). Plusieurs éléments du deal coréen sont à souligner :

  1. Il s'agit d'une licence formelle et non d'une simple option sur les droits de l’IFNα-Kinoïde ;
  2. Néovacs garde la main sur la production ;
  3. CKD est un véritable partenaire industriel et non pas un aventurier du business development ; cet accord pourrait être un premier pas vers une collaboration élargie ;
  4. Le choix de la Corée est pertinent en regard de la facilité d'accès au marché et de l'implication de cliniciens locaux dans la phase 2b ;
  5. Pour négocier ce partenariat Néovacs n'a pas alourdi sa structure (l'entreprise ne salarie qu'une vingtaine de personnes) en s'appuyant sur un "dealmaker", la société spécialisée Actea Ventures ;
  6. Enfin, l'accord crédibilise sérieusement la feuille de route ambitieuse tracée par les dirigeants de Néovacs.

Dans la foulée de cet accord, le consensus des analystes a commencé à s'ajuster à la hausse avec le relèvement (d'alléger à renforcer) de la recommandation de Portzamparc. Jusqu'ici l'objectif moyen des quatre analystes suivant récemment le titre était légèrement supérieur à 2 euros, avec une amplitude allant de 1,1 euro à 4 euros pour l'américain Maxim Group.

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