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Valneva : hausse des revenus pour chacune des activités mais 2015 restera un exercice de transition

La société vise plutôt le bas de la fourchette de son objectif annuel.

Seringues dollarsFortement accru par l’intégration des actifs suédois relatifs au vaccin contre le choléra et la diarhée du voyageur Dukoral, à hauteur de près de 15 millions d’euros, le chiffre d’affaires de Valneva s’est élevé au premier semestre 2015 au niveau record de 39,2 millions d’euros, à comparer à 16,5 millions pour la même période de 2014.

La rentabilité s’est en revanche dégradée, avec un EBITDA en perte de 8,5 millions d’euros contre -3,5 millions au premier semestre 2014. L’écart est cependant essentiellement imputé à des éléments exceptionnels liés au rachat de Dukoral : sous-utilisation des capacités de production pendant la période de transition au premier semestre de l’année 2015 et effet (non-cash) de la comptabilisation du stock de vaccins cédés par J&J/Crucell à leur valeur de marché et non à leur coût de production. Au bout du compte, Valneva n'attend pas d'amélioration notable de la perte nette sur l'ensemble de 2015, mais pense poursuivre son chemin vers l’équilibre financier après la période de transition.

Sur l’ensemble de l’exercice, la société table sur un chiffre d’affaires compris entre 78 et 85 millions d’euros, plutôt vers le bas de cette fourchette évoquée en début d’exercice, du fait de l’impact à court terme de la reprise du contrôle du marketing et de la commercialisation du vaccin Ixiario, le principal produit du portefeuille aujourd’hui. Valneva prévoit néanmoins d’avoir totalement effacé cet impact négatif dès 2016 en affichant alors une amélioration significative du chiffre d’affaires et de la rentabilité de son vaccin contre l’encéphalite japonaise.

Rappelons que le rachat par GSK de l'activité vaccins de Novartis a fourni une aubaine à l'entreprise : une clause de changement d'actionnaire lui a permis de récupérer gratuitement la part de chiffre d'affaires que réalisait son partenaire. À l'avenir, Valneva consolidera donc 100 % des ventes réalisées en direct alors qu'il devait en rétrocéder la moitié jusqu'ici (pour les ventes à l'US Army, 100 % contre 66 % des ventes consolidées précédemment).

Pour Franck Grimaud, « Ces résultats montrent que l’entreprise est en bonne voie de devenir une société intégrée, conformément à notre vision au moment de la fusion d’Intercell et de Vivalis de créer l’un des rares leaders indépendants du vaccin, au côté de quatre majors mondiaux du secteur » (NDLR : Sanofi, GSK, Pfizer et Merck). Le directeur général du groupe, interrogé par BiotechBourse, ajoute que « Valneva va encore augmenter mécaniquement son chiffre d’affaires au cours des prochaines années, approchant progressivement de 100 millions d’euros, ce qui permettra à la société de tendre vers la profitabilité tout en finançant le développement d’un portefeuille de vaccins à fort potentiel ».

Une croissance généralisée au premier semestre

Sur le premier semestre, chacun des segments d’activité qui ont contribué à la croissance des revenus.

  • Le vaccin contre l’encéphalite japonaise Ixiario (aussi appelé Jespect) a profité d’une bonne tenue du marché sous-jacent (plus de 20 % de progression des ventes à la fois du segment privé et auprès de l’armée américaine) ainsi que d’un effet de stocks favorable chez les distributeurs. Les ventes ont grimpé de 54 % à 15,1 millions d’euros sur ces six mois écoulés.
  • Les ventes développées du Dukoral ont crû de plus de 10 % à 13,4 millions d’euros. Compte tenu de la saisonnalité des ventes, plus forte en fin et début d’année, l’intégration à compter du 10 février seulement a privé Valneva d’une partie non négligeable de ces revenus, 8,1 millions d’euros lui revenant.
  • Les plateformes technologiques telles que l’EB66 ou l’IC31 ainsi que les prestations pour compte de tiers ont aussi connu un bon semestre avec un chiffre d’affaires provenant des coopérations, licences et services de 9,7 millions d’euros contre 4,6 millions au premier semestre 2014.
  • Les produits tiers vendus par les forces de vente de Valneva dans les pays nordiques ont en outre représenté la somme de 4,3 millions d’euros au premier semestre 2015.

Les développements cliniques se poursuivent mais le calendrier de publication est décalé pour VLA43

Parmi les produits en développement, Valneva devrait annoncer comme prévu au quatrième trimestre les résultats de l’étude de phase 2 du VLA84 contre le Clostridium difficile, bactérie pathogène la plus fréquente dans les infections contractées en soins intensifs (à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de décès par an rien qu’aux USA). On notera que les résultats de candidats concurrents développés par Cubist (depuis peu filiale de Merck) et Summit (branche pharmaceutique de Sumitomo) sont attendus à la même époque.

Un certain retard est attendu pour la publication des données de phase 2/3 du VLA43, qui également dans le domaine des maladies nosocomiales vise le Pseudomonas, bactérie fréquemment transmise aux patients intubés en ventilés en réanimation avec un taux de mortalité très élevé, avec des souches de plus en plus résistantes aux antibiotiques. Plutôt que fin 2015/début 2016, c’est au deuxième trimestre 2015 que les résultats dans le Pseudomonas seront publiés. En effet même si l’atteinte du critère principal est mesurée dès le 28 jour, GSK, le nouveau partenaire de développement depuis le rachat de la branche vaccins de Novartis, souhaite attendre la fin de la période de suivi de 180 jours avant de divulguer toute information. L’ensemble des résultats, avec les critères secondaires (diminution du nombre de journées passées en soins intensifs notamment), seront donc publiés en une seule fois seulement à l’issue des 180 jours. GSK devra alors décider rapidement de l’exercice de son option sur les droits commerciaux pour ce produit pour l’instant sans concurrent au niveau clinique.

Par ailleurs VLA15 dans la maladie de Lyme (provoquée par une bactérie transmise par les piqûres de tiques -dont la fréquence s’accroît fortement aux Etats-Unis) entrera l’année prochaine en phase clinique, là aussi sans concurrence répertoriée à ce jour.

NOTRE AVIS : Plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires, 400 salariés, sept implantations mondiales… Valneva, issu de la fusion du français Vivalis et de l’autrichien Intercell, commence à atteindre des dimensions respectables, et le marché n’a pas toujours conscience du chemin parcouru par rapport à ce qu’était Vivalis il y a quelques années seulement. Dans le domaine des vaccins destinés aux voyageurs, il n’existe pas aujourd’hui d’autre producteur indépendant en dehors de l’américain PaxVax, qui est d’ailleurs son partenaire sur certains marchés. Les indications futures visées (Pseudomonas, Clodistrium difficile et Lyme) sont en outre loin d’être anecdotiques, sans parler des accords multiples autour de la plate-forme EB66. Toutefois, le titre a nettement sous-performé son secteur au cours des derniers trimestres. En effet, la montée en puissance commerciale ne va pas sans son lot de charges diverses, tandis que les programmes cliniques restent soumis à des impondérables tels que ce décalage pour la publication des résultats de VLA43. Le marché joue donc pour le moment la carte de l’attentisme.

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