Dernières news

Le secteur des biotechs britanniques au risque d’un Brexit

Le secteur britannique des biotechnologies a encore connu une très belle année 2015, aimantant une large fraction des investissements européens dans le domaine et signant plusieurs records (plus important tour de financement jamais réalisé par une biotech européenne avec Immunocore, 205 millions de livres soit 313 millions de dollars, plus grosse IPO de biotech européenne de l’année avec l’entrée d’Adaptimmune au Nasdaq pour 191 millions de dollars). Pour autant, et malgré des pipelines sans équivalent, les perspectives pour les biotechs britanniques pour 2016 ne sont pas des plus claires : en cas de « Brexit », leur attractivité serait immanquablement atteinte, même s’il est difficile d’estimer dans quelles proportions.

Selon le dernier rapport du UK Bioindustry Association (BIA) en collaboration avec Evaluate et le LSE, les biotechs britanniques ont levé au total (tant en primaire qu’en secondaire) 900 millions de livres de nouveaux capitaux sur le London Stock Exchange, un record historique, dont plus de 600 millions sur l’AIM (Alternative Investment Market, le marché non règlementé qu’on peut comparer à Alternext), quatre fois le chiffre de 2014.

Seul point où le Royaume-Uni a été devancé, le nombre d’IPO a ralenti (5 sociétés en 2015) mais les biotechs d’outre-Manche ont tout de même levé 176 millions de livres au total, soit 27% du total des IPO de biotechs en Europe. Ce sont les biotechs françaises qui ont pris la première place sur ce domaine avec 7 opérations primaires.
Les biotechs du Royaume-Uni ont aussi séduit plus que jamais les fonds de venture capital avec 489 millions de livres ce qui représente plus du tiers du total des investissements de VC dans la biotech européenne, selon Evaluate. Un montant certes en partie dû à l’effet Immunocore, plus grosse levée hors cote en Europe et 2e dans le monde après Moderna Therapeutics (450 millions de dollars, record absolu pour une biotech).

En matière de R&D, les biotechs britanniques revendiquent 585 projets en développement, en tête devant la France, l’Allemagne et la Suisse. À noter qu’en 2015, les entreprises des sciences de la vie britanniques ont enregistré par mois de 15 approbations de la FDA et 6 de l’Europe.

Pour autant, Evaluate invite les décideurs britanniques à ne pas tomber dans l’auto-complaisance. L’investissement en stade d’amorçage, pratiquement inexistant en 2015, constitue notamment un gros point faible du secteur. Un effort conjugué de l’Etat, de l’industrie et des financiers est nécessaire pour maintenir l’élan de la British Biotech… Surtout si un choc politique venait à compliquer brutalement les perspectives du pays.

Recevez l’actualité Biotech par mail

Connexion

Tag Cloud

s2Member®