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Valneva reste leader des biotechs françaises en termes de chiffre d’affaires

Les revenus de Valneva ont presque doublé en 2015 pour atteindre 83,3 millions d'euros.

Rares sont les biotechs cotées qui dégagent des revenus commerciaux significatifs. Valneva SE en fait non seulement partie, mais avec 83,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015, le groupe (issu de la fusion entre le français Vivalis et l'autrichien Intercell) apparaît comme le champion incontesté. Les subventions ne représentent plus qu'une fraction de 6 % de ses revenus, un exemple unique pour le moment.

De la croissance et aussi un peu de chance sont venus récompenser les efforts de Valneva. En 2015, le chiffre d'affaires de la société lyonnaise s'est inscrit à 83,3 millions d'euros (non audité), à comparer à 42,4 millions en 2014. Et ce sont avant tout les ventes de produits qui tirent la croissance : elles atteignent 61,5 millions en 2015, contre 28,1 millions l'année précédente. La progression est d'abord soutenue par l’intégration du vaccin Dukoral et des nouvelles activités acquises auprès de Crucell (une filiale de Janssen, la branche pharmaceutique du géant américain Johnson & Johnson) mais également par la croissance continue des ventes du vaccin Ixiario/Jespect qui ont totalisé 30,6 millions d'euros, en hausse de 8,8 %.

2015 2014
Ventes de vaccins 61,5 28,1
Revenus des licences et coopérations 16,8 8,8
Subventions 5 5,5
Total des revenus 83,3 42,4
Trésorerie 42,6 29,5

L'exercice 2015 se conclut ainsi sur un score commercial bien meilleur qu'espéré, et qui forme un socle prometteur pour les années à venir.

En effet, Valneva avait lancé en cours d'année un avertissement sur les ventes d'Ixiario/Jespect, anticipant un impact temporairement négatif de la reprise en main du marketing et de la distribution mondiale de ce vaccin. Le groupe a reçu un cadeau du ciel : l'échange d'actifs intervenu entre Novartis et GSK. Or l'accord conclu en 2006 avec Novartis comporait une clause permettant à Valneva de récupérer sans bourse délier la totalité des droits d'Ixiario/Jespect en cas de changement de propriété du partenaire, ce qui est advenu en 2015 puisque GSK a pris le contrôle de la branche vaccins de Novartis. Une double aubaine pour Valneva puisque in fine, l’impact qu'on pouvait craindre à court terme du fait de ce transfert "ne s’est pas matérialisé grâce à une transition très collaborative et professionnelle avec l’ancien distributeur" ; et dorénavant 100 % des ventes du vaccin reviennent à Valneva dans les pays où le groupe possède ses propres équipes de vente.

Par ailleurs, les ventes pro forma de Dukoral, vaccin préventif contre la diarrhée du voyageur et le choléra, ont atteint 26,3 millions d'euros, en progression de 2,7 % en données comparables ; un montant qui dépasse pratiquement le prix d'acquisition, revu en forte baisse. En effet, l'agence Santé Canada a exigé peu après l'acquisition des actifs correspondants par Valneva une révision des indications de Dukoral, impliquant une modification des campagnes de promotion susceptible d'affecter les ventes futures. En contrepartie, Crucell a consenti un important rabais, ramenant de 45 millions à 20 millions le prix initial : le vendeur a renoncé à un dernier paiement de 10 millions d'euros que Valneva devait verser et a restitué un montant de 15 millions. Valneva a profité de cette rentrée de cash pour rembourser le prêt high yield de 15 millions accordé par Athyrium Capital Management dans le cadre de cette acquisition. Cerise sur le gâteau, Crucell a également pris à sa charge les frais de remboursement anticipé qui s’élevaient à 3 millions.

En outre, Valneva a signé dix nouveaux accords sur sa lignée cellulaire EB66 (5 R&D et 5 commerciaux) dont un accord exclusif avec Jianshun Biosciences Ltd pour la commercialisation de la plate-forme en République populaire de Chine. Les revenus issus des licences et des collaborations ont grimpé à 16,8 millions d'euros, contre 8,8 millions en 2014.

Enfin, la société a comptabilisé 5 millions de subventions (5,5 millions l'année précédente).

Pour l'année 2016, le chiffre d’affaires (subventions incluses) devrait se situer entre 90 et 100 millions d’euros, dont 70 à 80 millions -soit une hausse potentielle de 30 %- de ventes de produits. La croissance du chiffre d’affaires devrait être soutenue par les ventes d’Ixiario/Jespect attendues à environ 50 millions d’euros. La marge brute sur les ventes devrait être d’environ 50 % et la perte d’EBITDA devrait se réduire à moins de 5 millions.

En termes de jalons anticipés, dans la foulée des résultats positifs de phase 2 pour son candidat vaccin contre le Clostridium difficile, la société co-dirigée par Franck Grimaud et Thomas Lingelbach prévoit dans tous les cas de signer un accord de partenariat pour la phase 3 : GSK dispose d'une option sur le programme mais Valneva est également en discussions avec d’autres partenaires potentiels au cas où GSK choisirait de ne pas la lever.

La société prévoit aussi d'initier une étude clinique de phase 1 au second semestre dans la maladie de Lyme, syndrome infectieux multisystémique transmis par les tiques de plus en plus répandu aux Etats-Unis et en Europe. Enfin, les résultats de phase 2/3 du vaccin contre le Pseudomonas aeruginosa sont attendus au second trimestre 2016.

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